Simca Vedette

type de voiture : 

Familiale

date de création du modèle : 

1955

En septembre 1954, Simca rachète Ford France et s'approprie ainsi son usine de Poissy.

Tandis que le groupe Ford, déçu par les résultats de son activité en France, se recentre sur ses filiales en Allemagne de l'Ouest et en Grande-Bretagne, Simca récupère la gamme Vedette millésime 1955, conçue par Ford dans son siège de Dearborn, pour remplacer la première Vedette lancée en 1948. La nouvelle gamme Vedette est présentée sur le stand Ford et sur le stand Simca au Salon de Paris, en octobre 1954. Elle est produite dès novembre sous la marque Simca après que 2100 modèles eurent été fabriqués par Ford, à la suite du rachat de l'usine de Poissy.
Simca n'avait aucune volonté de développer ce modèle et profita seulement de son apparition pour augmenter ses volumes de ventes globaux et surtout, disposer d'un centre de production à Poissy, qui lui permettait de mieux servir ses perspectives d'avenir.
 
Dès sa sortie et selon un plan de commercialisation bien conçu par l'état-major de Ford, la gamme Vedette est divisée en quatre modèles bien distincts dans la gamme équipée du V8 de 2,3 litres (les modèles équipés du moteur V8 3,9 litres ne sont pas remplacés) avec
- un niveau 1, modèle d'entrée de gamme qui offre un prix d'appel bien positionné (sans volonté de faire des volumes de vente), la Trianon, dépouillée de manière à lui permettre d'afficher un prix de vente compétitif;
- un niveau 2 qui devait assurer à lui seul le maximum des volumes de cette gamme, la Régence, luxueusement présentée, est reconnaissable à son intérieur particulièrement soigné intégrant une radio, sa peinture bicolore à la présentation spécifique et à ses enjoliveurs de roues à rayons;
                                           
- un niveau 3 (premium) destiné à compléter l'offre produit vers le haut, la Versailles se distingue par son équipement de base, sa présentation en deux tons, ses projecteurs antibrouillard, ses feux de recul, ses encadrements de pare-brise et de lunette arrière chromés, ses pneus à flancs blancs. En 1955, la Versailles est vendue 898 000 francs, soit environ 198 000 francs de plus que la Peugeot 403, aux prétentions moins élevées.
                                  
- et un produit niche, la Marly, version break de la Versailles, un break de luxe équipé d’un hayon arrière en deux parties et disponible à partir de février 1956. Très soignée, la Marly s’adresse aux français les plus aisés, pouvant débourser près de 1 200 000 francs pour se l’offrir.
         
                            break Marly 1957, base Versailles                                                      break Marly 1958, base Chambord
 
Caractéristiques, un seul moteur est proposé, il s’agit du vieux V8 Ford « Aquilon » de 2 351 cm3 à soupapes latérales. Il développe 80 ch SAE à 4 400 tr/min1. La principale innovation concerne la structure de la voiture, qui abandonne le châssis séparé pour une carrosserie monocoque bien plus dans l’air du temps. En revanche, les trains roulants et la mécanique restent classiques avec une boîte de vitesses mécanique à trois rapports, la transmission arrière avec un pont rigide et une suspension à ressorts semi-elliptiques longitudinaux, une direction à vis globique et galet de type Gemmer et un freinage sans assistance. Toutefois, la suspension avant conserve le moderne système Mac Pherson des Ford.
 
La gamme évoluera les années suivantes : le toit ouvrant et translucide « Vistadôme » était disponible en option sur tous les modèles dès le lancement en année modèle 1955.
 
 
En 1957, d'importantes modifications touchent les modèles de la gamme Vedette justifiant le changement de type mines, qui garde cependant une présentation du type "Ford" (F 52 A pour les modèles 55 et 56 et F 72 A pour les modèles 57). Dans le système Ford, la première lettre désigne le pays de fabrication (F pour France), le premier chiffre situe l'année modèle (5 pour 55 puis 7 pour 57), le second chiffre représente le type de moteur (1 signifie 3,6 litres, 9 pour le 3,9 litres, 2 pour les 2,2 ou 2,3 litres), la lettre finale "A" signifie automobile de tourisme, "C" pour véhicule commercial...
 
 
Le train avant est amélioré en 1957 par modification de la valeur de déport au sol. Ce millésime voit l’apparition de nouveaux freins plus efficaces et d'un équipement électrique en 12 volts. Les feux arrière sont d'un nouveau dessin stylisé, avec catadioptre intégré (sauf sur la Trianon).
 
 
En 1957, année placée sous les conséquences de "l'affaire de Suez" (rationnement du carburant entre autres), Simca avait eu l'idée d'équiper la caisse de la Trianon avec le moteur 4 cylindres de l'Aronde donnant naissance à la familiale Ariane.
          
Le poids de la caisse Simca Vedette, plutôt avantageux pour une auto de ce gabarit permit au moteur de l'Aronde de ne pas être trop sous-dimensionné grâce à des rapports de transmission bien étudiés. Les performances, accélérations et reprises de ce modèle étaient médiocres mais suffisaient à l'utilisateur de ce type d'auto familiale économique, classée fiscalement dans la catégorie des 7 CV. La formule obtenue avec l'Ariane dépassa les espérances des ingénieurs de la marque et permit à ce modèle d'être commercialisé jusqu'en 1963. Le constructeur italien Fiat, encore un peu lié commercialement à Simca à cette époque, s'inspira de cette version pour créer après sa disparition, sa 1500 L, reprenant la caisse de la 6 cylindres 1800 en finition simplifiée, équipée du 4 cylindres de la 1500.
 
En 1958, amélioration de tous les modèles de la gamme Vedette V8, qui prennent les noms de Beaulieu, Chambord, Présidence, le break garde lui le nom de Marly.
          
                                                Chambord                                                                                                Présidence
 
Il faut aussi noter l'existence de deux Présidence 4 portes décapotables comme véhicules d'apparat de la Pésidence de la République Française, et de deux Présidence 2 portes décapotables réalisées par Chapron.
                                 
                 
En France, fin de fabrication (V8 et 4 cylindres) en 1962.
 

 

période création véhicule: